N.B : J'ai décidé de ne pas afficher les prénoms de certains de mes amis indiens, pour préserver leur identité.
A., l’un des stagiaires avec qui je m’entends bien, se propose de m’amener à Gurgaon, une ville au niveau de vie bien plus élevé que Delhi (à en croire les décors). Je colle mon nez contre la vitre du métro (oui, le métro existe en Inde, même qu'il y a tout un wagon réservé uniquement aux femmes) pour observer les buildings qui défilent devant nous. C’est la première fois que j’en vois depuis mon arrivée.
Delhi a beau être la capitale, cela n'en fait pas la ville la plus développée du pays (rappelons nous qu’elle est également surnommée la capitale du viol..).
Je ne suis heureusement, pas venue à Gurgaon pour me contenter d’admirer les buildings que je vais très vite retrouver à Paris.
A. , accompagné de son ‘brother’ (qui n’est en fait pas son brother du tout, mais en Inde , ils ont l’habitude d’appeler leurs amis proches brothers & sisters) m’emmènent donc au Kingdom of Dreams (rien que le nom fait rêver). Une sorte d’énorme palace dédié à la découverte des différentes cultures de l’Inde. A l’intérieur s’enchaînent donc des spectacles de danses associées à différentes religions, on peut également manger multiples variétés de nourriture et s’acheter toutes sortes de vêtements plus originaux les uns que les autres.
Je passe ainsi un agréable après-midi à me faire offrir du thé, de succulents plats mais également ...un massage du crâne (champi maalash en Hindi) !
A chaque fois que j’essaie de sortir ma carte pour payer quelque chose, l’un d’eux s’agace et insiste pour que je les laisse payer.
Je sais que pour moi, il ne s’agirait pas de grosses dépenses, et il m’est difficile de savoir ce qu’elles représentent pour eux, mais quoiqu’il en soit, je sais que la générosité et l’hospitalité sont des maîtres mots en Inde et qu’il ne faut pas s'y opposer.
En France, il est rare que l’on offre sans compter, et surtout sans espérer un retour. Partager ses frites avec quelqu’un paraît parfois insurmontable, on préfère dire à ses amis d’aller s’en acheter d’autres.
En Inde, acheter un plat signifie le partager avec l’ensemble de ses amis, et refuser de le partager avec quelqu’un serait de l’impolitesse.
Le soir venu, retour sur Delhi. Ils m’amènent manger une glace aux pieds de l’Indian Gate puis me font découvrir le Bangla Sahib, un temple de culte Sikh. Je mets un foulard sur mes cheveux, me déchausse et pénètre donc dans l’enceinte .
Pour moi il s’agit avant tout d’un magnifique palais entouré par un bassin d’eau sensé soigné toutes les plaies (je l’ai tenté sur mes boutons de moustique, mais je pense qu’il faut un certain laps de temps avant que ça ne fasse effet) et dont l’intérieur est entièrement orné d’or jaune. Toute une cérémonie religieuse y a actuellement lieu, ce fut avec fascination que je pu l’admirer.
En me raccompagnant chez moi , A. (gentil, mais bizarre) me demande :
- Je peux dormir chez toi ?
Ayant l'habitude de ce genre de quiproquo depuis que je suis en Inde, je lui lance mon baratin habituel, sur le fait qu'être blanche , ne fasse pas de moi une fille plus gentille qui l'accueillera chez elle plus facilement. Il me sourit , acquiesce puis suggère "Peut-être le week-end prochain alors ?". Je claque la portière de la voiture, lassée d'être incomprise.
Le lendemain, c'est Ramu qui a son tour veut me faire faire une visite de la ville. Il décide de m’amener au Zoo. En réalité, c’était plus un parc géant dans lequel on pouvait observer quelques différents types d’oiseaux ou de petits animaux. En effet, la chaleur est telle que tous les animaux exotiques (j’entends par la , lion, tigre, éléphant, singe..) ont été retirés du Zoo. Mais la balade n’est pas désagréable et Ramu en profite pour se jouer de ma naïveté (ce n’est pas le premier, je doute que ce soit le dernier).
- Ça, Julia, c’est une gazelle, ça court très très très vite !
- Ah bon mais comment tu sais ??
- Un jour , au Népal, alors que j’essayais de chasser une gazelle parce que j'avais très faim, un lion est arrivé et leur a couru après. Mais il n'en n'a attrapé AUCUNE ! Depuis, je sais qu’il est impossible de chasser une gazelle tellement elles sont rapides...
- Quelle histoire Ramu (Me dis-je , tout en songeant à l'effet que ça fera dans mon prochain article) !!
Ramu éclate de rire devant mon visage ébahit .
- Je n’ai jamais chassé de gazelle Julia...j’ai vu qu’elles courraient vite dans un reportage sur Discovery Channel.
Heureusement ma belle que ta naïveté a aussi ses limites et t'as su dire non à ce dont tu n'as pas envie. En ce qui concerne les gazelles c'est vrai qu'elle courent vite, je me rappelle en Espagne allant chasser l’éléphant qu'une gazelle à traversé notre route à grande vitesse...tu te rappelles? t'étais petite..
RépondreSupprimerUn grand BRAVO pour ce blog très sympa et bien documenté sur l'Inde! J'étais moi-même en stage de césure 6 mois à Gurgaon entre octobre 2011 et mars 2012 et j'ai adoré mon expérience là-bas ;-) J'ai également rédigé un blog sur l'Inde: http://myindiancolours.blogspot.fr/
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